My Own Private Idaho

by - juillet 23, 2017


MY OWN PRIVATE IDAHO
de Gus Van Sant

S'il y a un film qui me suit depuis de mon adolescence c'est «my own private idaho». Tournait juste un peu avant, ce titre qui sonnait comme une vieille chanson country, ses acteurs charismatiques, puis la mort de River Phoenix l'ont fait entrer dans l'histoire.

Je ne vous raconterai pas l'histoire du film, car le début n'est pas représentatif de son ton. Car ce film est un film de Gus Van Sant et son visionnage n'est pas linéaire.
Il est d'abord et avant tout un témoignage sur une population précise à une époque donnée. 
Il suit Mickey, un jeune homme qui se prostitue pour vivre et payer sa drogue ainsi que son meilleur ami dont il est amoureux Scott. Les deux hommes ont eu des enfances très différentes mais évoluent dans un même milieu fait de squats de passes et de photos pour des magasines gays. C'est pour moi la partie la plus forte de ce film. Avec des monologues face caméra, ou les compagnons des personnages principaux racontent leurs premières expériences tarifées qui ont toutes en commun d’être des viols et leurs projets. Ce sentiment de schéma est accentué par la reproduction des silhouettes et des attitudes lorsqu'ils sont en Italie. une espèce d'universalité du malheur ou les mêmes problématiques mèneraient aux même résultats
Ce film n'est jamais dans la caricature ou dans le jugement et cela permet d'esquisser des portraits riches. Comme celui de Scott, fils du maire de Portland, et qui se prostitue. Extrêmement ami avec Mickey qui est amoureux de lui, alors que Scott est hétérosexuel.
Ou comme celui de Mickey dont le parcours familial est traumatisant et qui cependant cherche sa mère.
Se soulève également la question du rapport aux parents. Que ce soit celui de Scott avec son père. La seule rencontre qui est mise en scène entre ces deux est réalisée de telle manière qu'elle soulève plus de questions qu'elle n'y répond. Ou que ce soit celui de Mickey que je ne veux pas spoiler mais qui l’entraîne dans un espèce de road trip avec son meilleur ami qui le conduira en Italie. Il semble ne jamais s'apercevoir que sa mère comme lui pourchasse sa famille pour oublier son présent. et qu'à chaque fois que quelque chose le ramène à elle,il fait dans une crise de narcolepsie.
Les choix du réalisateur de faire des allers et retours puis des allers et venus casse le charme du road movie. Il n'apporte rien à Mickey qui en est à l'origine c'est son ami qui en sort changé et renforcé dans son choix.
Ce film avait vraiment tout pour me happer. Surtout que par moment il es emprunt d'une poésie naïve qui ne me laisse pas indifférente. Mais les choix de réalisations m'ont violemment sortie de l'histoire. Tels que la forme du voyage en Italie ou les scènes d'amour en images arrêtées qui ne sont pas sans rappelées les photos des magasines érotiques des années 80 (prime à celles dans l'encadrement de la fenêtre avec contre jour) et tant d'autres.
Le point fort de ce film est son duo d'acteurs. River Phoenix qui cultive ici un petit coté James Dean. Il donne corps à ce personnage désespéré quasi tragique et qui cherche à se sauver. la sensibilité qu'il lui offre traverse l'écran.
Keanu Reeves qui interprète Scott un jeune homme aux multiples facettes au moins quatre ou cinq différentes. Il est parfaitement crédible. Il arrive à changer notre sentiment et notre appréciation sur le personnage par un regard, ou à son ton.

Ce film est un film culte et il le mérite. Sa richesse n'est pas toujours canalisée par la réalisation, mais c'est un moment enrichissant.


You May Also Like

0 commentaires

Rechercher dans ce blog