Killer Joe

by - août 12, 2013


Chris, 22 ans, minable dealer de son état, doit trouver 6 000 dollars ou on ne donnera pas cher de sa peau. Une lueur d’espoir germe dans son esprit lorsque se présente à lui une arnaque à l’assurance vie. Celle que sa crapule de mère a contractée pour 50 000 dollars. Mais qui va se charger du sale boulot ? Killer Joe est appelé à la rescousse. Flic le jour, tueur à gages la nuit, il pourrait être la solution au problème. Seul hic : il se fait payer d’avance, ce qui n’est clairement pas une option pour Chris qui n’a pas un sou en poche. Chris tente de négocier mais Killer Joe refuse d’aller plus loin. Il a des principes…jusqu’à ce qu’il rencontre Dottie, la charmante sœur de Chris. Alors Killer Joe veut bien qu’on le paye sur le fric de l’assurance si on le laisse jouer avec Dottie.
KILLER JOE/ William Friedkin/ 5 Septembre 2012

William Friedkin est un cinéaste que je connais peu mais j'en ai énormément entendu parler, l'Exorciste, French Connection, Les Garçons de la Bande que j'ai vu et bien d'autre encore. Et dernièrement j'ai découvert son dernier film « Killer Joe », le plus drôle c'est dans entendre parler à cause d'une seule scène qualifiée d’extrême, de ragoutant, qui te vaccine du KFC, bref un argument de découverte à lui tout seul, ainsi qu'une très bonne presse …

Chris Smith n'est pas forcément un mec méchant, mais c'est un gars qui n'a pas choisi le bon chemin. Il a pas mal de vices, il dépense la thune qu'il n'a pas aux courses, il deale et ce train de vie lui apporte des soucis. Chris se retrouve ainsi avec une dette de 6000 $et si il ne paye pas, on lui fait la peau. Alors il a une idée lumineuse (ironie hein?), il veut buter sa mère et toucher l'assurance. Il met au jus son père, divorcé, sa belle-mère et laisse dans l'ignorance sa sœur, il engage Joe Cooper, flic mais aussi tueur à gage … Une personne aussi noire que la nuit, qui va s’immiscer au plus profond de cette famille …

Tirée de la pièce de théâtre éponyme signé Tracy Letts, il signe aussi le scénario du film. Une histoire brillante, noire, pessimiste, une sorte de Cendrillon selon le réalisateur qui dresse le portrait d'une Amérique malade. Un pays en manque de repères, de règles, la famille est malmenée, Chris vend de la drogue et veut tuer sa mère, son père lui achète la drogue, sa belle-mère se balade à poil devant lui et Dottie ne sait plus quoi faire ; quand à Joe, il catalyse tout les espoirs de la famille, un espoir balayé par ses exigences aussi froides que sordides pour les plonger dans des tourments fatals. William Friedkin s'adapte à merveille à son histoire, il maîtrise l'espace et la façon de l'occuper (cf: pièce de théatre oblige), les dialogues sont aussi bons et les répliques fusent comme des poignards, le rythme du film grandit, se transforme et devient aussi pesant que « Killer Joe » avec des moments de frénésie aussi malsaine que libératrice (cf: le pilon) ...

Matthew McConaughey c'est l'acteur que l'on pensait perdu, il ne tournait que dans des navets mais voilà que depuis 4/5 ans, il enchaîne les bons rôles et ici il tient certainement avec Joe l'une de ses meilleures prestations, impressionnant de justesse, froid, glacial et terrifiant ; Emile Hirsch joue Chris, à l'abandon, sans repère et il arrive à faire passer cette détresse, un personnage qui n'est ni bon, ni mauvais ; un peu comme le reste du casting, Thomas Haden Church en père complètement paumé ; une Gina Gershon aguicheuse et manipulatrice ; puis il y a Juno Temple, une Cendrillon moderne, maltraitée, monnayée mais si douce et gentille au fond.

Un film que je recommande chaudement ...

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8 commentaires

  1. Une oeuvre sacrement noire. Mais bon, j'ai réussit à me réconcilier avec le poulet ;)

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    1. Ce n'est pas difficile car la scène en elle-meme ne m'a pas dégouter, j'ai plus été surpris par la fin, cynique et complètement décalé

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  2. Quel film! Bug est bon mais limité par les décors. Killer Joe est aussi adapté d'une pièce mais il y a plus d'espaces. On sent que c'est moins fermé. Mais dans l'ensemble, McConaughey bouffe tout. Il casse tellement la baraque que les autres ont du mal à suivre. C'est le cas de Hirsch qui semble plus d'une fois se demander s'il ne s'est pas fait avoir. Mais Gina Gershon n'a jamais aussi bien jouer et Church est merveilleux en cul terreux complètement à la ramasse. Et alors que dans le final on devrait être pétrifier, Friedkin et son dramaturge font plutôt rire, comme pour montrer la décadence totale de cette famille.

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    1. Friedkin est à l'aise dans les espaces clos, j'adoré comme il gérer cela dans "Les Garçons de la Bande" et ici c'est aussi bon... Tandis les acteurs s'encanaillent et jouent comme des betes, on plonge dans les tourments de cette famille de bouseux

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  3. Une claque ce film, Friedkin réveille son monde !... 3/4

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  4. Osé et percutant, y'a que Fridekin pour faire un film comme ça aujourd'hui...

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