Les Liaisons dangereuses

by - octobre 19, 2017



LES LIAISONS DANGEREUSES
de Stephen Frears

Au siècle dernier, je me suis délectée du roman épistolaire et pervers de Choderlos De Laclos, je me souviens parfaitement que c'était l'affiche du film qui en était la couverture. Je n'avais jamais voulu le voir, et j'ai été presque étonnée en regardant le casting.

Vous raconter un film qui en a inspiré tant d'autres, n'est pas chose aisée. Mais pour faire simple, la jolie Cécile de Volanges est sortie du couvent par sa mère qui compte la marier avec un homme riche et bien plus âgé qu'elle. Cette homme est l'ex amant de la Marquise de Merteuil, tante de Cécile, qui décide de se venger. Cette femme qui aime jouer de sa sexualité pour avoir quelques privilèges ou pour manipuler son monde décide que lancer le compte de Valmont sur cette ingénue, dans le seul but qu'elle se marie non vierge et que l'homme qui l'a quittée devienne immanquablement la risée de tout Paris. Mais Valmont est occupé, il tente de séduire Me de Tourvel, femme sage et dévote, et d'une beauté extraordinaire. Au milieu de tout ce fatras apparaît le chevalier de Danecy, jeune homme sensible et délicat qui tombe amoureux de Cécile des le premier regard échangé.

Note pour moi même, n'imagine jamais aimer un film dont tu as aimé le roman qui l'inspire.
Ce film est visuellement très beau. Il est à l'image de la scène d'ouverture ou l'on voit de la Marquise de Merteuil et le compte de Valmont se préparer. C'est d'abord les décors naturels, ce film a été tourné intégralement dans des châteaux français et dans ou dans des lieux d'exceptions. les jardins, les bâtiments, même le couvent à la fin sont beaux. Et donnent envie de les visiter.
Dans la scène que je vous citait précédemment les costumes aussi nous kidnappent, par leurs couleurs, leurs manière de tomber sur les acteurs. Ce luxe et la richesse des étoffes installent immédiatement les personnages. Ça rajoute aux charismes des acteurs et les installent dans le récit. Puis ça fourmillent de figurants tout comme de petites mains avec eux aussi des costumes, et si les uniformes ne sont pas luxueux ils sentent bon la qualité.

Et comme cette introduction grandiloquente le film manque du coup d'éclat, du petit supplément d’âme qui le rendrait captivant.
D'abord car son scénario sans être aseptisé est tourné de manière édulcorée. Laissant la porte ouverte pour un happy end, alors que dans le livre ce n'est pas le cas et ça participe à l'ambiance et à l'écho du récit. Ne pas se prononcer sur le devenir de certains personnage c'est laissé penser que dans ce jeu d'échecs humains quelqu'un peut s'en sortir relativement bien.
Ensuite,peut on s’arrêter sur le traitement du viol de Cécile. Je ne me souviens plus de ce passage dans le livre. Mais à quel moment on va s’arrêter dans les films de jouer avec ça. A quel époque , une femme qui veut rester vierge jusqu'à son mariage, qui se fait violer par quelqu'un en qui elle a toute confiance va après une conversation avec une amie, se dire bien continuons à coucher avec lui, s'est pour mon « éducation » ? Puis si on parle d'un film,ou deux personnes jouent de la sexualité pour manipuler des gens et se divertir, pourquoi ce sont toujours les femmes qui sont nues à l'écran. Et spécialement la splendide Uma Thurman.

C'est le jeu de manipulation et son manque d'épaisseur qui pénalisent le récit. Je pense que c'est surtout dut au choix de narration. Le coté épistolaire est très peu présent au final dans l'histoire,et le plus souvent il est utilisé comme un ressort comique. On perd l'intensité des échanges des lettres, on ne voit mal les stratégies, les réflexions, les manigances des uns et des autres. Elles se noient dans les choix individuels lorsque le récit reprend paisiblement avec un choix de narration linéaire.
le casting est grandiose. Uma thurman, est Cécile,elle est lumineuse et amène un vent de fraîcheur à ce long métrage. Cependant elle peine à incarner la candeur et quasi naïveté qui va de paire avec ce personnage. On ressent moins de sympathie pour elle qu'on le devrait.
Tout le contraire de Keanu Reeves qui joue le chevalier. Alors qu'il est très rare à l'écran il devient rapidement l'un des personnages les plus attachants. Il incarne la candeur dans un monde de manipulateurs. Ce personnage est lumineux quant à son jeu,il est pure et délicat dans ce film.
Michelle pfieiffer est madame de Tourvel. Son apparence physique est en adéquation avec son rôle. Les pièces maîtresses de ce jeu de dupes sont Glenn Close qui interprète la marquise de Merteuil. Elle est sublime et dégage une force qui n'a d'égale que son extrême beauté.
Jonhn Malkovich est Valmont. Il est manipulateur à souhait et arrive à exprimer tous les sentiments en un seul rictus ou regard.

Ce film ne va pas jusqu'au bout de ce qu'implique cette histoire et du coup je trouve qu'il manque d'éclat. Mais je pense que si vous n'avez pas lu le livre, vous passerez un bon moment.



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