HENRY'S CRIME
de Malcolm Venville
Ça
fait trois ou quatre jours que je dois écrire sur ce film. Mais
j'annonce «je vais écrire» et je vais faire autre chose la
vaisselle, la sieste, même un sudoku au dos d'un paquet de
soupe déshydratée... c'est vous dire mon désarroi face à ce
long métrage.
Henry
est un gars gentil, il garde un parking. Il a une femme dans une
petite maison qui travaille dans un hôpital. Elle voudrait un enfant
mais Henry n'est pas sure, c'est lors d'une de ces discussions (calme
et tempérée) qu'arrive un de ses amis et quelqu'un d'autre . Son
pote lui demande de l'amener à la banque pour aller chez le médecin
pendant que le troisième après avoir vomi au milieu du jardin est
pris en charge par son épouse. Arrivés devant la banque Harry
devient le bouc émissaire d'un braquage et ce retrouve en prison.
Ne
nous mentons pas. Je suis extrêmement difficile avec les films de
braquages. Il y en a qui trouvent grâce à mes yeux, mais ce n'est
pas donné à tous. Là je n'ai pas aimé et pour dire vrai je me
suis ennuyée.
Pourquoi?
C'est difficile à dire, c'est surtout car l'alchimie ne prend
jamais. Le film est bien filmé, les images sont soignées, elles ne
sont pas transcendantes, ce n'est pas la photo du siècle mais c'est
quand même sympa.
L'histoire
n'est pas plus tarabiscotée que n'importe quel film de
braquage. Il y a des points touchants. Comme l'idée de
braquer la banque qu'on t'a accusé à tort d'avoir tenté de
dévaliser, ou aller au parloir voir ton ex codétenu pour le
convaincre de sortir de prison pour t'aider.
Ça
commence à partir en vrille avec l'écriture des personnages.
Henry
est gentil. Un peu trop. Cette résignation emprunte de bonté qu'on
retrouve dans certains romans asiatiques est toujours déstabilisante
et fonctionne difficilement avec un profil de bandit. Mais le
personnage est crédible car c'est Keanu Reeves qui l'interprète. Il
est charismatique même en mec gentil un peu perdu, il habite
l'écran, je ne suis pas sure que ce film aurait pu fonctionner sans
un acteur de cet acabit.
Max
qui trouve son équilibre en prison est joué par James Caan. Il est
agréable, il cabotine juste ce qu'il faut . Ce personnage
bienveillant et paternel à toute sa place.
Cependant
il y a des bémols d'abord on n'aimerait en savoir un peu plus sur
eux et comprendre d’où viennent leurs choix de vies et leurs
tempéraments. La manière dont ils interagissent est mal exploitée.
La facette du mentor n'est pas assez développée, ni ce qu'apporte
Henry à Max
Ensuite
les autres personnages sont mal écrits Vera Farmiga joue Julie une
actrice avec une petite notoriété dans sa ville qui va tomber
amoureuse d'Henry. Évidemment c'est une diva, et du coup Vera est
en sur jeu la moitié du temps, c'est crispant. Son rôle est quand
même celui d'une sacrée tète à claques capricieuse. Les
personnage d'Eddie et Dereck sont tout aussi inutiles et-ou mal
utilisés.
D'autres
points du scénario coincent. La fin qui n'en est pas une. C'est plus
un épilogue ouvert c'est une plaie béante. Ensuite tout ce qui se
passe autour du théâtre, ce qui était une bonne idée au début
fini par être mal développé. Le look d'Henry est risible, la
proximité des situations à un certain moment
du récit est cousue de fil blanc... des petites choses qui
plombent l'histoire.
Ce
film ne m'a pas plu, il ne m'a pas déplu, il m'a profondément et
désespérément ennuyé. Alors qu'il y avait quelque chose à faire
avec tous les ingrédients qu'ils avaient réuni.
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