Exposed

by - septembre 05, 2017


EXPOSED
de Gee Malik Linton a.k.a Declan Dale

Écrire sur ce film, est une expérience autant que de le voir. Il a eu droit à tout: ce long métrage n'a pas de titre définit: Exposed, mais aussi Suspicion ou Daughter of god; à sa sortie il a été vendu pour ce qu'il n'est pas un thriller centré sur un Keanu Reeves, puis son réalisateur qui signait là son premier film à décider de prendre un pseudo; il a été mal reçu et pourtant...
ce film dont je ne savais rien, et un de ceux qui m'a le plus fascinée de cette année. Il livre certains de ses secrets longtemps après son visionnage.

Un dimanche matin, un policier est trouvé poignardé dans le métro. Quelques heures au par avant une jeune fille y était et a vu passer un homme qui lévitait. C'est Scott (le partenaire du policier mort) qui est chargé d’enquêter.

Ce film est trompeur; même les précédentes lignes je ne les trouve pas assez justes. Il y a un univers très cartésien dans ce film. Ce métro vide en pleine nuit, le poste de police qui est celui que l'on voit dans tous les films. Du placement dans la pièce des bureaux, à l'agencement de celui du chef, ou alors la manière dont le supérieur parle avec une bienveillance de façade à Scott. Tout y est, même les sempiternelles couleurs vertes au mur. Un vert que l'on devrait appeler vert des films américains. Tout semble simple et réconfortant. Et par conséquence on anticipe un peu ce qui va se passer comme on le ferait d'une bonne série B.
Le personnage principal qui ne l'est pas vraiment est scott. IL est le "bon flic", et on n'a aucun doute sur ça. mais il semble pouvoir se briser à tout moment. il est malheureux et le meurtre qui doit résoudre, celui de son ami, n'est qu'une embuche de plus sur son chemin de croix.
En face il y a Isabel. Jeune femme qui parle exclusivement espagnol. Enseignante, elle vit avec la famille de son mari qui combat en Irak. La particularité de cette jeune femme est son mysticisme. Elle va de groupes de prières en messes. Et elle a des visions, qu'elle perçoit comme des anges. Les gens qui l’entourent s'interrogent, mais sa conviction les gagnent. La réalisation donne à ses créatures des allures bien particulière et nous le spectateur ne les aurions peut être pas interprétés comme cela. Ces êtres ne parlent pas pendant un long moment du film est du coup, nous sommes tributaires des interprétations d'Isabelle ou de ses peurs.

Ces postulats sont renforcés par plusieurs choses dont le fait que chacun des personnages parle mal, ou ne veut pas parler la langue de l'autre. Ils semblent évoluer dans des univers difficilement perméables aux autres. Il y une vraie création de zones avec des codes et des pratiques différents. C'est le policier qui seul fait le lien entre ces deux mondes. Il n'est jamais à sa place que ce soit dans une partie de la ville ou de l'autre. Ces insertions ne sont jamais sans conséquences et ça devient intéressant. Ça créé un film assez peu bavard, ou l'on échange pas avec n'importe qui. Et pour n'importe quoi.
le sentiment de cloisonnement est accentué par tout ce que l'on ne sait pas. Entre autre pourquoi Isabel ne parle qu'espagnol, pourquoi vit-elle avec sa belle famille, ou qu'est-il arrivé à Scott? À sa femme? Pourquoi cultive t-il sa solitude? Ses relations avec ce coéquipier qui a l'air si différent?Des petites choses qui laisse ce film dans la pénombre. Est-ce un choix de la réalisation ou un choix de studio, je ne saurais pas le dire. Mais ça ne dessert pas l'histoire au contraire.

Ne nous mentons pas ce film brassent de nombreux thèmes, du coup ils sont plus au moins bien développés, mais c'est ambitieux. Il traite des abus policiers et des violences qu'ils commettent. Et cette volonté de cacher ces méfaits presque autant par les coupables que par ceux qui les exécutent.
Il témoigne sur les viols, sur les hommes, sur les femmes, comme sur des enfants, sur l'absence de châtiments des coupables. Et surtout sur le secret qui les entoure.
Isabel prend les trais de la douce et lumineuse Ana De Armas, qui semble si fragile et délicate dans ce film. Spécialement lorsqu'elle est perchée sur des talons aussi fins que ses chevilles. Elle est splendide. Son rôle est compliqué, entre un mysticisme qui est parfois désarmant et une solitude visible à l'écran. Elle emporte notre empathie instantanément. Son jeu est délicat et il me tarde de la revoir dans Blade runner 2049.
Keanu Reeves est un anti héros. Il est l'homme qui n'est pas dans le cadre. Il n'est pas un flic comme les autres. Il semble dans ce film buriné et marqué par la vie. Il porte son rôle avec compassion et délicatesse, et ça lui va bien. Les moments ou il s'énervent nous saisissent toujours.
Mira Sorvino a un petit rôle inutile. C'est pour cela que je m’arrête sur son cas, dans ce film ou chaque personnage amène quelque chose elle apparaît comme un cheveux sur la soupe pour être la milf de service partenaire d'une relation sexuelle pas assumée. J'ai été assez déçue.

Ce film a été envisagé comme un drame surréaliste bilingue à le jonction du Labyrinthe de Pan et Irréversible. Et c'est là que l'on voit que la drogue c'est mal. Le film est tout sauf ça, mais il est intéressant, généreux, et pas facile vous comprenez des choses des heures après avoir vu le film. Et c'est de plus en plus rare, pour moi c'est un atout.
Puis c'est efficace. Moi je n'ai rien vu venir, j'ai compris ce qui motivait l'épilogue du film ou ce qui le motivait que quelques secondes avant que ça soit énoncé. C'est une vraie bonne surprise


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