Le Nom de la rose

by - janvier 20, 2017


LE NOM DE LA ROSE réalisé par Jean-Jacques Annaud

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Il y a très longtemps,une lycéenne (moi),rencontra un film à la télé et tomba amoureuse de l'histoire. Le lendemain matin, elle déboula dans le CDI et découvrit le roman d’où il était tiré.
J'avais revu deux ou trois fois ce film, du coin de l’œil. Mais là j'avais envie de faire découvrir cette œuvre à Fred. On s'est donc installé devant et je l'ai redécouvert.

Ce film prend la forme d'un thriller moyenâgeux. Guillaume de Baskerville est un moine franciscain. Il se retrouve dans une abbaye, ou se rencontrent tous les courants de l'église pour décider si les hommes de foi doivent vivre dans l'opulence ou dans la pauvreté. En arrivant en ce lieu, et en observant ce qui se passe autour de lui, guillaume comprend que l'un des moines est mort et ceci dans des circonstances qui posent questions.


C'est une plongée immédiate dans la période médiévale. Et pour cela le réalisateur convoque toutes les images que l'on a de cette époque par exemple la lumière. Même lors des scènes qui se passent en plein jour, le film est sombre et gris. La nuit seule les lueurs chaudes et vacillantes des bougies troublent cette pénombre.
Les choix des couleurs est pour beaucoup dans cette ambiance. Que ce soit les couleurs de leurs habits des coules brunes ou grises. Ou celles des pièces ou évoluent les personnages. Elles sont également grises avec des meubles en bois bruns.

Il faut ajouter à ça la saleté qui traverse l'écran. Cette crasse qui teinte la peau des pauvres gens qui vivent aux abords de cet édifice religieux. Cette crasse qui est partout dans les cuisines ou dans les différentes salles.
Et puis il y a ces moines, les petites mains. Tous plus inquiétants les uns que les autres. Leurs regards sont noirs, les visages sont déformés, leurs attitudes anxiogènes.

C'est avec cette multitude de détails que le réalisateur créé une ambiance qui nous laisse jamais serein et un inconfort qui nous suivra durant tout le film. Il fait naître une empathie sans faille avec les deux protagonistes. Lorsqu'il y a une scène d'incendie on finit en apnée. On ressent presque dans notre chair les tourments d'Adso. La réalisation est vraiment délicate. Il n'y a pas de surenchère dans les effets spéciaux alors que certaines scènes auraient pu s'y prêter. Elle est efficace.

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Ce film comme le livre est porteur de thèmes forts. Et ce film de 1986 entre en écho voire en collision avec notre réalité de 2017 et alors que l'on parle de la religion catholique en 1327. Le discours sur les femmes porteuses de tous les vices dans les textes, et dans les yeux de certains hommes. Qui pourtant dans la vie de tous les jours ont un rôle si spécial.
Ce film parle aussi du jusqu'au boutisme religieux. De l'inquisition qui torturait et sacrifiaient des personnes car elles n'avaient pas la même perception et les mêmes pratiques que l'église. Puis finalement il y a le fanatisme chrétien de l'époque. Difficile de parler ici , sans dévoiler l'intrigue. Et il y a ce casting. Aujourd'hui je me déplacerai pour un casting comme cela. Il y a Sean Connery , charismatique est mutin comme on l'aime. Le tout jeune Christian Slater qui tenait son premier rôle avec justesse. Puis il y a Ron Perlman qui donne un corps meurtri a un personnage clé. Et l'impeccable Michael Lonsdale. J'ai cependant des petites déceptions, surtout liées au souvenir du roman.

Ce film a trente ans, mais est d'une actualité folle. Il vieillit bien.

Mais le livre a plus le temps de s'installer, de nous apprendre la richesse des enluminures, et en quoi elles sont parfois apparentées à des caricatures. il nous fait vivre au rythme de cet abbaye. Toutes ces petites choses que le temps limité d'un film ne peut pas nous raconter. Donc regardez ce chef d’œuvre qu'est "Le Nom de la rose", mais lisais aussi le livre d'Umberto Eco


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