Suicide Squad [By Inglourious Cinema]

by - août 10, 2016


Face à une menace aussi énigmatique qu'invincible, l'agent secret Amanda Waller réunit une armada de crapules de la pire espèce. Armés jusqu'aux dents par le gouvernement, ces Super-Méchants s'embarquent alors pour une mission-suicide. Jusqu'au moment où ils comprennent qu'ils ont été sacrifiés. Vont-ils accepter leur sort ou se rebeller ?
Suicide Squad – 3 Août 2016 – Réalisé par David Ayer

[Avant Propos]
Pour comprendre un tant soit peu les racines de certains problèmes dans Suicide Squad (http://www.hollywoodreporter.com/heat-vision/suicide-squads-secret-drama-rushed-916693) , il faut revenir à la sortie de Batman vs Superman. Le film de Zack Snyder est sorti le 23 Mars, le 25 Mars aux USA et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il s'est fait démantibuler par la critique. Certains reproches sont fondés, d'autre non comme « c'est trop sombre » ou « cela manque d'humour et de légèreté » et chez Warner c'est la soupe à la grimace. Et c'est là que « Suicide Squad » commence à payer les pots cassés de la mauvaise réception de BvS. Une semaine après la sortie de BvS on apprend que des reshots sont commandés par la Warner, officiellement pour améliorer encore plus le film et officieusement pour y rajouter de l'humour (Ce qui n'a rien d'étonnant vu le succès impromptu de Deadpool).

Puis les exécutifs de chez Warner ont décidé de monter en engageant la boite qui à fait les différents trailers, une version plus « fun » du film dans le dos de celle que montait David Ayer. Mais après des screen-test, aucune des deux approches ne faisaient l'unanimité auprès du public qui a pu découvrir l'un ou l'autre des versions. Ils n'ont donc su choisir le ton qu'ils préféraient entre celui plus sombre d' Ayer ou celui plus léger que voulait la production.

Un exemple de plus de l’ingérence abusive de « costard-cravates » dans le processus créatif d'un film et même si je ne sais pas ce qu'aurait donné le film sous la houlette exclusive de David Ayer, cela explique pourtant bien des choses.
[End]

Suicide Squad c'est un film que j'ai attendu depuis sa mise en chantier en 2014. Mais mon excitation envers le film n'a réellement commencé qu'en 2015 lorsque l'on a découvert la première bande-annonce au Comic-Con. Des images qui avaient frappé très fort avec en point d'orgue l'apparition du Joker. Et des cet instant, Suicide Squad s'était placé en tête de mes attentes. Et de plus la promotion fut rondement menée. On ne nous a jamais laissé respirer, les bandes-annonces se sont enchaînées tout en gardant ce ton fun et décalé qui en a séduit plus d'un. Et vint enfin le jour j, celui que j'attendais, mais on fut loin du résultat promis.

Depuis que le monde a découvert « Superman » d'autres méta-humains sont apparus et le gouvernement américain s'en inquiète, car si lui était un allié, rien ne dit que le prochain le sera. Et pour ça l'agent secret Amanda Waller à une idée. Elle réactive la « Task Force X », une unité de super-méchants pour qu'elle puisse les envoyer au front la ou les moyens conventionnels seraient dépassés. Ce qui arrive très vite, Amanda Waller se retrouve obligé de faire appel à l'unité qu'elle a créée, car elle à perdu le contrôle de l'Enchanteresse ! Le commando est ainsi composé de Deadshot, Harley Quinn, Killer Croc, El Diablo, Slipknot, Captain Boomerang, Katana et du meilleur officier de l'armée, l'expérimenté Rick Flag. Un « Skwad » hors norme, pour une mission hors norme. Et pendant ce temps-là, le Joker cherche éperdument sa belle ….

Au final c'est décevant et très frustrant ! Bon à contrario de la foule en colère qui l'assassine en place publique, je n'ai pas non plus détesté « Suicide Squad » donc je ne crierai pas ma haine à base de phrases bien senties ou absolument vulgaires. Et comme la liste de choses que j'ai à lui reprocher est longue, commençons pas les éléments qui m'ont séduit dans le film de David Ayer.




[PART ONE] I can't wait to show you my toys.

Première chose c'est l'histoire que nous raconte le film. Elle n'est pas « géniale » ou « extraordinaire » et je le conçois aisément, mais je la trouve concise, simple et sans fioriture. On a peur d'une menace, on crée une équipe pour la combattre. Une menace apparaît, on envoie l'équipe pour la combattre. Ensuite, on distingue trois parties distinctes sur le recrutement de l'équipe, leur mise à l'épreuve et la naissance de l'équipe, de plus si rythmiquement ce n'est pas parfait, le dernier tiers est très bien amené, rythmé et avec ce qu'il faut de travail en équipe pour valider ce « Suicide Squad ». Cependant, dans l'équipe tous ne sont pas intéressants.

Tous les personnages ne sont pas mis aux mêmes niveaux, mais certains se distinguent comme Harley Quinn l'imprévisible, Deadshot le tueur à gage qui ne rate jamais sa cible, El Diablo le membre de gang en quête de rédemption, l'impitoyable agent Amanda Waller (Mon dieu qu'elle est flippante), Rick Flag le militaire ou encore Katana qui se distingue par le mystère qui l'entoure et que l'on aimerait bien creuser par la suite. Mais ce qui m'a vraiment touché, ce sont les intentions que cache le scénario.


Pendant la promo, on a entendu à tout va « Worst Heroes Ever », les pires héros qu'ils soient et c'est plutôt bien trouvé. Car en effet ce ne sont pas des héros, dans le sens le plus noble du terme, mais on leur demande clairement de se comporter comme tel et c'est assez intéressant de ne pas réduire des personnages comme cela à leurs simples fonctions de méchants. De plus c'est souvent mis en parallèle avec le comportement de l'agent Waller, qui s'octroie elle le droit de vie ou de mort sur eux sans que cela ne lui pose aucun cas de conscience. Alors la réflexion aurait pu être plus poussée c'est certain, mais elle a le mérite d'exister et de proposer un point de vue original.

D'un autre coté, si le film ne s'est pas distingué pour ses gunfights, Steven Price le compositeur tire son épingle du jeu et de par son travail, il arrive à donner du relief à certains passages. Je parle par exemple du moment ou Deadshot tue un grand nombre d'assaillants dans la rue où il finit sur une voiture, mais aussi la chute post-sauvetage du Joker et que l'on découvre une Harley en détresse ou encore la fin qui en deviendrait presque épique. Ensuite je trouve le visuel assez bien travaillé, cela ne manque pas de contraste, ni de caractère et surtout c'est cohérent avec le travail de Snyder sur Batman vs Superman. Puis comment ne pas trouver fabuleux le maquillage de Killer Croc qui fait plus vrai que nature ou encore celui de Harley Quinn qui semble tout simplement se dégrader au fur et à mesure des événements et des émotions qu'elle ressent.

[PART TWO] Seriously, what the hell is wrong with you people?

Nous aussi on ressent de vives émotions devant le film, quelques fois de joie, mais c'est plus souvent la colère et la frustration qui domine avec « Suicide Squad ». Premiere élément en cause, le scénario ! Si j'ai dit plus haut qu'il était simple et relativement lisible, il rate un élément essentiel, il ne sait absolument pas comment faire pour qu'existe tous les personnages du « skwad » en équilibrant au mieux son récit. C'est simple, il y a Harley Quinn, Deadshot et quelques mecs random qui font partie du film et on ressent cela des le début. Qui est-ce qu'on nous présente en premier ? Deadshot et Harley Quinn ! Et qui est-ce qu'on nous représente plus d'une fois dans la première heure ? Harley Quinn et Deadshot. Une insistance qui gâche un peu l'esprit de groupe que l'on veut nous vendre, surtout quand au bout d'une heure tu te dis, mais c'est l'unité à Deadshot non ? Et la menace que l'on nous vend, elle est intéressante, mais elle est très mal amenée (L'Enchanteresse). De plus qui peut croire que la grande Amanda Waller, la manipulatrice en chef puisse penser contrôler sans difficulté une déesse vieille de plusieurs milliers d'années ?

Ensuite l'autre point noir, c'est clairement le montage ! C'est le foutoir total, on a des séquences qui se succèdent sans transition et de façon abrupte, le tout sur des morceaux gérés comme si c'était la playlist personnelle du réalisateur. Et par-dessus tout, cela gâche l'histoire, en distillant de façon très aléatoire les différents flashbacks sur Deadshot ou Harley ou encore sur la storyline du Joker. D'ailleurs cette dernière est tellement malmenée que l'on a du mal a comprendre quand est-ce que tout cela est sensé se passer. Ce qui est absolument énervant et irritant car on voit les passages qui sont coupés …


Si j'apprécie globalement l'ensemble d'un point de vue visuel, certaines choses ne vont absolument pas. Par exemple tous les inserts numériques pour présenter les deux personnages principaux qui rappellent ceux des bande-annonces sont tous inutiles et ils passent tellement vite que l'on ne peut lire ce que l'on nous montre. Ensuite, il y a le coté trip psychédélique pendant les flashbacks sur Harley Quinn et le Joker qui en plus d’être moche désamorce toute tension. Finissons par quelque chose de drôle, le chara design des créatures créées par l'enchanteresse … Comment dire que je n'avais pas de vu de truc aussi gênant depuis très longtemps, cela n'a pas de forme et ça a tout l'air d'une crise d'acné qui aurait dégénérée …

Mais « Suicide Squad » restera un exemple de victoire du marketing ! Une telle victoire qu'elle en à dictée en partie le développement (Voir plus haut). On commence avec les bandes-annonces, la première au comic-con dévoile un film assez dark, voir mélancolique, pour se finir sur un plan du Joker tétanisant. Mais très vite il s'agit de donner une vision plus fun, drôle et enjoué du film, car cela correspond au standard du moment. Et ce fut deux fois une grande claque, avec leurs lots de blagues et de plans iconiques. Mais au final, cela fit plus de mal que le contraire, car on ne retrouve pas le « Suicide Squad » promis. Ce qui pourrait passer si le film était bien, mais quand on voit ce qu'il y avait et ce qu'il n'y a plus au final, on est en droit de se poser des questions sur l’honnêteté des gens qui ont financé le film. Bien sur que parfois certains plans ne sont pas dans le film, mais si vous prenez le temps ne serait-ce que de revoir les trois principales bandes-annonces, vous verrez l'étendue des dégâts. Et la principale victime de cela, c'est le personnage du Joker ! Une icône que l'on aura plus vu dans les produits dérivés que dans le film lui même et vous pouvez le vérifier, vous trouverez des tas de figurines du Joker avec pas moins de 4/5 tenues différentes, voir même une Batsuit colorée dont on ne sera jamais l'origine et qui m'interroge fortement. Ce qui est au final bien triste, car c'est un personnage que j'aime, car j'apprécie le jeu de Jared Leto le peu de temps qu'il est à l'écran, mais il n'est au final qu'un argument de vente parmi tant d'autre et ça c'est frustrant … 

J'en espérais beaucoup et au final j'en ai eu très peu ! 
Une déception !



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