Antigang

by - juillet 15, 2016


Serge Buren est un flic de légende, entouré d’une bande de jeunes flics aux méthodes peu conventionnelles. Qu’importe qu’ils utilisent des battes de baseball ou « oublient » le règlement au cours d’arrestations spectaculaires, les résultats sont au rendez-vous. C’est alors qu’un groupe de braqueurs meurtriers entre en scène, dévalisant avec une facilité déconcertante banques et bijouteries de la capitale, à coup d’armes de guerre et de scénarios imparables. Face à tant d’ingéniosité et de brutalité, Buren et son unité se retrouvent confrontés à une situation délicate :leurs méthodes expéditives suffiront-elles à arrêter ces criminels autrement plus machiavéliques ?
Antigang – 19 Août 2015 – Réalisé par Benjamin Rocher

Si je devais faire un constat du film de genre en France, il y aurait de quoi se la prendre et se la mordre tant c'est famélique dans nos contrées. C'est donc pour ça que je vais me concentrer sur l'essentiel, en vous parlant du dernier film de Benjamin Rocher, le sympathique « Antigang », un film qui tente de secouer le cinéma de genre français.

En pleine nuit, une bande de braqueurs attaque un entrepôt à Paris. Pensant être tranquille pour faire leur basse besogne, ils ne se doutaient pas que la bande à Serge Buren de l'Antigang allait débarquer et mettre un terme à leurs méfaits. Brutale, expéditive et sans concession, l'unité de Buren est aussi efficace qu’embarrassante pour l'image de la police française. C'est ainsi que Becker est nommée nouveau commissaire pour mettre un peu d'ordre dans la maison. Une nouvelle qui n’arrête pas pour autant Buren, surtout quand un braquage sanglant demande son expertise. Il s'aperçoit ainsi que ce sont les méthodes d'une personne qu'il a déjà arrêté. Ni une ni deux, ils se lancent dans l’enquête, mais rien ne se passera comme prévu, compliquant encore un peu plus le destin de l'unité de Buren.

Au final, le résultat est plus honorable. Mais évacuons tout de suite les défauts avant de parler de ce que j'ai aimé du film de Benjamin Rocher. Car oui « Antigang » n'est pas parfait et dire ou affirmer le contraire serait très con. Son point faible le plus flagrant reste un scénario cousu de fil blanc ou le réalisateur remake le film anglais « The Sweeney » sans apporter une once de surprise méchant compris. Il se contente d'injecter ses influences diverses comme l'Arme Fatale, Heat ou encore Point Break de manière si peu subtile que cela en est parfois grossier. De plus cela ne fait qu'augmenter cette sensation de déjà vu. Mais personnellement, je vous dirais que je m'en fiche …


Tout simplement car ce n'est pas un produit formaté de chez Europacorp ni un énième polar à la papa que Olivier Marchall affectionne tant, mais juste une pure dose de fun sans aucun complexe que Benjamin Rocher nous apporte avec une sincérité qui fait plaisir a voir. Ce réalisateur déjà auteur de « La Horde » ou encore de « Goal of the Dead » se moque des convenances et réalise le film qui lui plaît, sans se soucier de savoir si son remake est mieux ou si il va révolutionner le genre.

Ce que le réalisateur nous donne, c'est un mélange d'humour, d'autodérision et d'action ou le seul mot d'ordre, c'est du fun au service du spectateur. On prend ainsi un plaisir non dissimulés devant les frasques de cette équipe de bras cassés au capital sympathie indéniable. Car c'est là l'une des qualités premières de Benjamin Rocher, il sait diriger ses acteurs, il sait ou il va et il n'en oublie pas qu'il faut que l'on croit en cette équipe et cela malgré des personnages stéréotypés. L'alchimie opère et chacun trouve sa place sans difficulté. Et la seconde qualité du réalisateur, c'est qu'il fait beaucoup avec peu et tout cela sans que cela est l'air cheap ou que ça sonne faux. Alors oui, un final plus nerveux aurait été sympa, mais cela n'entache en rien un film bien éclairé, avec une vrai ambiance, des scènes de bagarres bien chorégraphiés et surtout une splendide scène d'action centrale comme on en voit peu dans le cinéma français.

Le casting est quant à lui extrêmement efficace et prometteur. On trouve d'abord Jean Reno dans le rôle de Buren. Et cela fait plaisir de trouver l'acteur dans un film potable (Cela faisait longtemps) ou le réalisateur le montre comme il doit être, une icône du cinéma français et cela marche !!! Bon ce n'est pas le rôle du siècle, mais il retrouve ici suffisamment de justesse et de dérision pour faire vivre ce flic vieillissant. Et à l’icône, Benjamin Rocher sort sa carte Alban Lenoir. Cet acteur est mon coup de cœur sur ce film ! D'un naturel rafraîchissant, il crève l'écran et campe avec Neils un inspecteur aussi casse- cou que survoltée. Totalement investi dans son rôle, il n'hésite pas à ce faire mal et a être de presque toutes les cascades, qu'elles soient à mains nues, avec une batte de baseball ou avec une arme à feu, il garde le sourire ainsi que ce léger air de folie dans le regard. Dans la bande on trouve aussi Caterina Murino, Jakob Cedegren, Stéfi Celma, l'hilarant Oumar Diaw, le vétéran Féodor Atkine ou encore Thierry Neuvic. 

Imparfait c'est indéniable mais c'est le prix à payer pour un pur concentré de fun d'une heure trente.

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