La Tour Infernale

by - novembre 18, 2013

Je n'ai jamais caché mon adoration pour les films catastrophes, une façon comme une autre d'exorciser nos démons, devant l'apocalypse, un bateau qui coule, des tremblements de terre, un raz de marée ou devant le réchauffement climatique. Bref si les deux grandes puissances pendant la guerre froide possédaient de quoi faire sauter plus de 40 fois la planète, le cinéma a déjà dut le faire 100 fois mais plus le temps passe, plus les films catastrophes se ramollissent et deviennent de simple condensés de techniques sans foxi ni lois à l'émotion assez relative. Donc pour retrouver un semblant d'émotion, il faut faire un léger retour en arrière, quand le film catastrophe n'était pas une valeur sure, pour voir « La Tour Infernale » ….

Douglas Roberts est un architecte ambitieux, pleins d'avenirs et surtout bourré de talents. Il revient ainsi à San Francisco pour superviser au plus prés la future ouverture du plus haut gratte-ciel du monde. Le promoteur prépare une somptueuse fête tout en laissant les tracas à Douglas. Hélas les ennuis s'accumulent, des défauts de fabrication sont légion, les circuits électriques surchauffent, Douglas est inquiet et il cherche à alerter le promoteur, qui ne tient pas compte de ses avertissements, sauf que l'avenir va lui donner raison et qu'un immense incendie va ravager la tour et piéger ses habitants.

Moi qui ne l'avait pas vu depuis longtemps, « La Tour Infernale » ne vieillit pas et se révèle encore comme un classique du genre. Une référence qui s'est construite sur deux ouvrages, The Tower de Richard Martin Stern et The Glass Inferno écrit par Thomas N. Scortia et Frank M. Robinson, deux œuvres habilement fusionnées par Stirling Siliphant pour donner une histoire à la fois spectaculaire, forte et intense.

Et on peut dire que c'est réussis, John Guillermin dose avec beaucoup de brio les divers éléments, entre équilibre des personnages, histoire de fond et catastrophe pour que l'on ait aucun mal à s'identifier aux différents protagonistes. Et comment ne pas voir en cette tour, une parabole de la Tour de Babel ? Édifice monumental, construit et érigé en dépit de tout bon sens, fruit de l'orgueil des hommes et c'est ainsi que chaque mort, chaque drame est profondément triste et injuste. C'est ainsi que la mise sous tension est permanente, des le départ on sent le feu qui va arriver, Paul Newman angoissé et cette édifice vaciller, ce qui n’empêche par Irwin Allen (Scènes d'actions) de réaliser des scènes de destruction impressionnantes, dantesques et sans pitié, la palme allant à la dernière scène …

Entre coup de chaud, frayeur et rafraîchissement, le film est aussi l'occasion d'admirer une galerie de stars comme on en voit peu. Si les deux immenses acteurs qu'étaient Paul Newman et Steve McQueen occupent la majorité de l'écran, ceci avec un talent indéniable, le reste du casting est d'un très haut niveau. William Holden en propriétaire dépassé, Faye Dunaway en compagne inquiète, on trouve aussi Fred Astaire dans l'un de ses tout derniers rôles, toujours aussi juste et touchant; ainsi que Richard Chamberlain, Robert Wagner ou encore Robert Vaughn ….

Ça date de 1974 et c'est toujours aussi bien, un classique indémodable ...


LA TOUR INFERNALE 
Réalisé par John Guillermin, Irwin Allen
Sortie en salle le 5 Mars 1975


A San Francisco, le plus grand gratte-ciel du monde va être inauguré. Son architecte, Douglas Roberts, voit cette soirée tourner au drame lorsqu'un court-circuit provoque un incendie et bloque les convives au 135e étage du bâtiment. C'est Michael O'Hallorhan, le capitaine des pompiers de la ville, qui est chargé de commander l'opération de sauvetage...

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4 commentaires

  1. Probablement un des sommets du genre. Spectaculaire et surtout terriblement humain. La catastrophe vient d'erreurs humaines et l'Homme en paye le prix pour ses actes. Chamberlain en est le plus bel exemple véritable salaud en puissance cherchant le profit et à se faire bien voir de son beau-père tyrannique et finalement aussi bête que son gendre. Quant au duo de tête, ils sont équivalents. La première partie est pour Newman, la seconde pour McQueen. Sans compter les morts de certains personnages d'une violence incroyable. Je pense à celle de la chambre en flamme filmée en plan-séquence au ralenti et à celle de l'ascensseur.

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    1. Oui c'est tout a fait ça !!!
      Et la grande intelligence du film et ne pas l’asséner frontalement, de préserver le spectacle tout en dosant avec brio les moments d'émotions.
      De plus les acteurs sont sensationnels, on sent toutes la détresse de Newman qui est conscient des erreurs qui ont été faite.

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    2. Surtout que le personnage de Newman n'y est pour rien et c'est son patron et Chamberlain qui ont tellement magouillé que cela donnera une catastrophe parmi les plus spectaculaire du cinéma.

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    3. Et cela fait toute la beauté de l'histoire !!! Ce sens du devoir, du sacrifice lui font honneur et en meme temps on ne peut qu'avoir de l'empathie pour lui

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