No Pain No Gain

by - septembre 02, 2013


Je n'ai jamais caché ma sympathie pour le cinéma de Michael Bay avec évidemment quelques réserves. Notamment sur une saga en trois actes qui compilent tout ce que je n'aime pas chez lui. Trois films qui m'avait éloigné du bonhomme, pourtant la curiosité m'a poussé à jeter un œil sur son dernier film. Un film en marge de sa saga débilo-regressive, sans trop d'explosions et surtout sans robots. Un budget moindre, une histoire vrai, des stéroïdes et l'égo de Michael Bay pour « No Pain, No Gain ».

Avant de ce voir affublé de tout les titres possibles, de « Coup Musclé» au Quebec à « Big and Bad » où encore « No Pain no Gain », les scénaristes Markus et McFeely ont flairé la bonne histoire en lisant des articles du Miami New Times et l'histoire du Sun Gym Gang !!! Un gang que personne n'aurait vu venir. Daniel Lugo n'a que la gym et le fitness pour lui, il n'y a rien de plus important à ses yeux que de maximiser son potentiel. Malgré une intelligence assez relative, il devient entraîneur en chef d'un club de fitness et esquisse l'espoir de vivre la grande vie, sauf qu’être coach ne rapporte pas assez !!! Un jour, après un colloque sur la motivation avec Johnny Wu, il lui vient la révélation ultime, il va kidnapper quelqu'un pour le voler et récupérer ainsi tout l'argent. Son choix se porte sur Victor Kershaw, un riche propriétaire à la langue bien pendue. Pour réussir dans son entreprise, il compte sur l'aide de deux amis, Adrian Dorbal et Paul Doyle qui vont suivre toutes les directives de Lugo, un plan en trois doigts qui va leurs rapportaient bien des ennuis.

Michael Bay signe ici l'un de ses meilleurs films depuis plus de 15 ans, un film qui pourra je pense convaincre les plus sceptiques. Première chose qui convainc, c'est que ce film a un vrai message, une vrai portée. Michael Bay égratigne son Amérique chérie avec l'histoire de ces 3 mecs. Une façon démesuré de montrer que l'Amerique fabrique ses propres démons, le personnage de Lugo en est l'exacte démonstration par exemple, lui qui ne jure que sur le physique … Et ses potes explosent aussi leurs capitals connerie, en stéroïdes, en cokes, en putes avec comme seule idée de devenir riche ; renforcée par toute une culture pop qui glorifie des mafieux cubains (Scarface), des mafieux (Le Parrain) tout court où des gens d'en bas (Rocky ….) donnant ainsi comme direction tout et son contraires. Une confusion qui entraîne des histoires comme celle du Sun Gym Gang et surtout comme seule l'Amérique est capable d'en créer.

Passons sur ce fond détonnant pour nous concentrer sur le reste. On aurait tendance à l'oublier mais Michael Bay sait raconter une histoire, quand il en a envie … Comme dans toutes les histoires de ce genre, la progression de l'intrigue est classique, présentation des personnages, de l'intrigue puis on passe de l'ascension à la descente en enfer de façon progressive et maîtrise. S'appuyant sur son histoire, il met en scène une comédie noire, lorgnant sur les Coen pour le coté absurde et surréaliste de l'histoire que l'on entend mais aussi un peu chez Tarantino pour la violence, tout cela avec l’excès et la générosité de Michael. C'est à dire qu'il n'a pas la finesse des deux cités précédemment, pourtant la réalisation habituelle de Bay sied à merveille au film, on ressent son coté clippeur, la photo est bien travaillée, il use de couleur assez flashy tout en gardant une teinte saturée. C'est généreux, excessif, jusqu'au boutiste dans sa façon de réaliser, usant de ralentis, de caméra à l'épaule, mais aussi de voix-off qui apporte un plus humoristique indéniable, d'une bande son éclectique et d'acteurs vraiment au top !!!

Le casting du film est vraiment très « bon », alors que l'on ne les attendait pas à ce niveau la. Tout d'abord le trio mis en avant dans la promo est un mélange d'acteur confirmé et en devenir. Mark Wahlberg incarne le chef de bande, le mâle dominant en la personne de Daniel Lugo et on peut dire que pour cela, Mark Wahlberg c'est donné et a pris une masse considérable, un résultat important pour être crédible et il l'est. Comme Anthony Mackie, complètement transformé, son personnage est aussi naïf que dangereux et sa propension à suivre aveuglément Lugo ne l'aide pas. La grande surprise du film vient de l'excellent Dwayne Johnson, extravagant, drôle, touchant, une performance de choix pour un personnage aussi complexe qu'attachant qui n'hésite pas à faire preuve d'humanité, entre deux rails de coke. Un trio qui est bien accompagné avec Tony Shalhoub dit le Monk, un rôle hilarant où encore le vétéran Ed Harris qui pose un regard halluciné sur les faits qu'il découvre ...

Il ne plaira pas à tout le monde c'est certain ... Pour les autres c'est certainement ce que Bay a fait de mieux depuis longtemps ....


PAIN & GAIN
Réalisé par Michael Bay
Sortie en salle le 11 Septembre 2013


À Miami, Daniel Lugo, coach sportif, ferait n’importe quoi pour vivre le « rêve américain » et profiter, comme sa clientèle fortunée, de ce que la vie offre de meilleur : maisons de luxe, voitures de course et filles de rêve… Pour se donner toutes les chances d’y arriver, il dresse un plan simple et (presque) parfait : enlever un de ses plus riches clients et… lui voler sa vie. Il embarque avec lui deux complices, Paul Doyle et Adrian Doorbal, aussi influençables qu’ambitieux. NO PAIN NO GAIN s’inspire de l’histoire incroyable mais vraie de ces trois kidnappeurs amateurs qui, à la recherche d’une vie meilleure, se retrouvent embarqués dans une série d’actes criminels qui dégénèrent rapidement… Rien ne se déroule jamais comme prévu.


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18 commentaires

  1. Tout à fait d'accord avec ton avis, une bonne surprise même s'il conserve ce que les anti-Bay détestent. Je te rejoins sur les acteurs, surprenants et drôles, et pour une fois une excellente performance de la part de Dwayne Johnson.

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    1. Entièrement d'accord, j'étais à la fois surpris et consternés !!!
      Mais des que Michael Bay laisse tomber les explosions et la démesure, il peut être intéressant. Le casting l'aide bien aussi, entre les trois acteurs principal, Ed Harris et Tony Shalhoub il à des acteurs qui gerent

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  2. fan de Bay, je hâte de le découvrir !

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  3. Si je n'ai rien à faire, j'irai bien voir ce machin, même s'il y a tout ce que je déteste dedans (plans à l'arrache pour pas grand chose, plans sur des culs, gros plans sur des muscles transpirants, ralentis foireux). C'est surtout le sujet et l'aspect nanar probable qui m'attire. Il n'y a qu'à voir l'autre dingo de Mark Wahlberg en train de beugler "i'm hard, i'm big"!

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    1. Je comprends ta réticence et il est meme certain que tu ne l'apprécie pas, pourtant ce film à quelque chose, un petit truc de spécial.

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    2. Au moins je le verrais avec des potes, la pilule passera mieux je pense. On verra bien si Bay réussi à faire aussi bien qu'Emmerich avec son Anonymous.

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    3. Je dois etre trop habitué au Emmerich bourrin, son Anonymous m'a littéralement endormi ...

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    4. Putain de merde c'est probablement son meilleur film!lol Je l'ai même mis dans les films à voir de l'an dernier c'est dire si le film m'a plu. Par contre, hors de question de voir son White house down au cinéma, je ne suis pas à une sodomie visuelle prêt (récemment je me suis quand même farci Cendrillon au Far West et Dinocroc vs supergator), mais bon huit euros pour ça non.

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    5. Je n'en ai absolument pas envie aussi ^^ !!!

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    6. J'ai été le voir avec deux potes déjà bien rodés sur le sujet Michael et on n'a pas été déçu! ;) Bay n'oublie pas ses fautes de goût et notamment les vannes de mauvais goût. Alors on a droit à un peu de xénophobie avec le coup du "made in China" (ce qui est ironique quand on sait que le nouveau Transformers réalisé par Bay est produit par des fonds chinois! Ils vont apprécier Pain and gain! ;)), de misogynie (la blonde est évidemment conne comme un manche et Rebel Wilson nous sort le coup de l'hystérique qui couche en jouant du nunchaku!) et évidemment un peu d'homophobie (le coup de la salle de gode à peine pas explicite et évidemment la scène avec le prêtre qui te sort le paquet! Manque plus que The Rock voit le prêtre faisant touche pipi avec un gosse!lol). Bon après on peut rajouter les tics visuels de Bay avec des ralentis totalement débiles (Wahlberg sans voix off en train de courir en beuglant ouch!) et de séquences parkinsons (mais pourquoi ces caméras embarquées? Pour faire found footage?). Mais pour une fois, Bay semble avoir un scénario fort d'un fait divers glaçant et encore pire que le film lui-même. De plus, les acteurs et Bay jouent habilement sur la connerie d'à peu près tout le monde, que ce soit les flics ou nos musclors au cerveau de poids chiche (entre le noir qui a une bite en boomerang, le gros baraqué shooté et catho à mort et le chef complètement frappadingue, on tient le gros lot!). Par contre la VF est merveilleuse. Evidemment Bar Paly incarne une hongroise (que l'on insulte de russe par la suite!) et on doit se taper un accent à coucher dehors. Et puis il y a la transformation progressive du "i'm hard, i'm big" beuglé par l'ami Marky Mark. Dans la bande-annonce québécoise et française c'était "je suis beaaaaaaaau, je suis foooooort!" et dans le film cela devient "je suis beau gosse, je suis baraqué!". Aussi ridicule que le changement de titre!

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    7. Bon ce long commentaire ne me dit pas si tu as aimé ?

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    8. Ben je crois que c'est éloquent non. Le film est bon mais n'est pas sans les défauts habituels d'un film de Bay.

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    9. Ouai c'est pas faux, mais tu vois sur ce film, je trouve que le style de Bay va a merveille au film.

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    10. Je ne trouve pas. Là où le film gagne c'est par ses acteurs, son scénario et son cynisme. Parce que sa mise en scène ouch! Le coup des ralentis au début est un supplice. Voir au moins durant une minute voire un peu moins Wahlberg beuglant au ralenti avec aucune voix off qui pourrait faire passer la pilule ou le SWAT filmé comme si c'étaient des cosmonautes (à un moment en les voyant en l'air je me suis demandé s'ils allaient attérir!) c'est franchement d'un pénible. Sans compter les inévitables plans sur des culs ou ces passages found footage. Heureusement que le film prime par son fond majoritairement même si certaines stigmatisations m'ont sauté aux yeux.

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    11. Attention je parle de sa façon de faire, pas spécialement sa mise en scène. Son attrait naturel à en faire toujours trop, rajoute une touche de bling bling, d'extravagance au récit déjà fort en connerie.

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  4. Je n'avais pas lu ta critique avant d'écrire la mienne et je suis ravi de constater que nous sommes d'accord sur quasiment tout. Même en ce qui concerne les films de Michael Bay puisque la saga Transformers est aussi la partie de sa filmographie que j'affectionne le moins, sans toutefois la détester.

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    1. Ravi qu'on soit d'accord :D
      Concernant Transformers, le deuxième m'a beaucoup irrité et pas comme j'aimerais !!!
      Sinon je n'ai pas spécialement de "haine" mais ce n'est pas pour autant que je filerais voir le prochain

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