La Chute du Faucon Noir

by - juin 19, 2013


La guerre civile Somalienne

Le 26 Janvier dictateur somalien Mohamed Siad Barre est destitué et est contraint à l'exil. Ali Mahdi Muhammad lui succède, mais le général Aidid veut sa part du butin. La Somalie sombre dans la guerre civile. La famine fait son apparition du fait du manque de moyens et d'aides financières, d'une sécheresse prolongée, et de la volonté des chefs de guerre de priver de nourriture les clans rivaux.

L'opération Restore Hope:

Le 3 décembre 1992, les Nations Unis lancent l'opération Restore Hope, sous le contrôle des États-Unis. Cette opération a pour but la reconstruction d'infrastructures, l'apport de denrées alimentaires et la réconciliation politique. Pour cela, 25000 Marines débarquent. Les combats diminuent en intensité et la reconstruction progresse. En janvier 1993, Bill Clinton devenu président des États Unis, remarque que la réconciliation politique n'avance pas, et pire, que les affrontements reprennent. Le 4 Mai1993, les États Unis ne prennent plus part à l'opération Restore Hope et 2000 soldats sont laissés sur place, sous le contrôle de l'ONU. Suite au départ des Marines, la situation va se dégrader. Le 5 juin 1993, vingt-quatre soldats pakistanais sont massacrés lors de l'inspection d'une maison appartenant à Aidid. Le 12 juillet 1993, des hélicoptères onusiens outrepassent les ordres, attaquent et détruisent des immeubles, causant la mort de nombreux Somaliens. En réponse, quatre journalistes occidentaux observant la scène, sont battus à mort. Le commandant américain des troupes de l'ONU s'engage dans une lutte contre Aidid et offre une récompense qui a été fixée à 25000 dollars pour la capture d'Aidid.


L'opération Gothic Serpent:

Les troupes des Nations Unies n'étant pas adaptées pour mener la traque d'Aidid, le commandement américain demande l'envoi de renforts spécialisés. Cette opération dépasse le cadre de l'opération Restore Hope; nommée Opération Gothic Serpent et confiée au JSOC (Joint Spécial Opérations Command), son commandement est entièrement sous contrôle états-uniens et échappe à celui de l'ONU. Le JSOC créé une unité interarmes appelée Task Force Ranger (abrégée en TF Ranger) regroupant des éléments de la « Delta Force », du 75th Ranger Régiment, du 160th Special Opérations Aviation Regiment (Airborne) [160th SOAR (A)], ainsi que de renforts du 24th STS de l'US Air Force et du DEVGRU de l'US Navy, placée sous le commandement du général William F. Garrison, le commandant du JSOC.

Les combats des 3 et 4 Octobre 1993


Critique:

Passé ce petit intermède historique et éducatif, Ridley Scott nous embarque donc dans la moiteur de la somalie, à quelques jours seulement des combats. Et dans un soucis de réalisme la production de La Chute du faucon noir a mobilisé d'importants moyens pour reproduire les combats de rue de Mogadiscio.

Tourné principalement à Rabat et dans la ville de Salé, située sur la côte atlantique du Maroc. C'est ainsi que Sidi Moussa, le quartier ouvrier de Salé, c'est transformé en « centre ville de Mogadiscio ». L'avenue Nasser de la même ville a abrité « «le bâtiment cible de l'attaque américaine », construit à neuf et enfin, un terrain d'aviation de l'armée de l'air marocaine près de Rabat à fait office de base militaire américaine. Si le réalisme des combats fut primordial, le scénario écrit par Ken Nolan et tiré du livre de Mark Bowden (Black Hawk Down: A Story of Modern War) est tout aussi réussi. Le récit des combats est aussi clair que condensé, on se concentre sur 2/3 unités à la fois pas plus et il n'est plus question de patriotisme que tant de personnes déteste dans les films américains mais seulement la galère de soldats qui ont juste envie de s'en sortir ...

Au final le rendu est vraiment époustouflant, clairement je ne sais pas à quoi ressemble Mogadiscio, mais on s'y crois vraiment et cet aspect documentaire rajoute au réalisme bluffant du film. Des le début, l'atmosphère est chargé d'électricité, il y fait chaud, ça pue la sueur, la mort est à tous les coins de rue et cela Ridley Scott le capte d'une façon stupéfiante, l'attente des soldats, la frénésie des soldats somaliens, chaque moments d'action nous plonges dans un conflit inégal et le tout est brillamment mis en scène, sans oublier les musiques de Hans Zimmer qui vont à merveille avec le film … Mais l’ambiguïté du propos, la nuance dans l'intervention américaine, sont loin de tout manichéisme, un état-major dépassé, des soldats éprouvé et des somaliens qui ne font que repousser « l'américain » ; Ridley Scott mets ainsi en exergue la toute-puissance américaine, leur rôle de Gendarme du monde où encore la solidarité des soldats face à l'adversité, souligné par une phrase d'Eric Bana à la fin du film.

Matt Eversman joué par Josh Harnett, jeune sergent, plein de principe qui croit en la bonté du genre humain, malgré tout il devra faire face, pour ramener son unité en vie, fort et fragile, il croit en sa mission; Orlando Bloom incarne les dérives d'un système, il joue un jeune plein d'entrain qui croit que la guerre c'est un pur moment de bonheur, inconscient de la réalité du terrain, Sam Sheppard joue le vieux major Garrisson qui tel un shérif essaye de remettre de l'ordre mais qui se trouve complètement désarmé par la boucherie devant laquelle il fait face, suivent ensuite un tas de bons acteurs, Eric Bana, Ewan Mc Gregor, Jason Isaacs, William Fichtner, Ron Eldard, Tom Sizemore . . . . qui on tous des avis divergent sur ce qu'il font, ce qui rend leurs personnages humains et ce ne sont pas des robots qui ne font qu'agir sans penser ...

Un film de guerre que j'affectionne particulièrement, prenant, haletant et intense



LA CHUTE DU FAUCON NOIR
Réalisé par Ridley Scott
Sortie en salle le 20 Février 2002

Synopsis:

Le 3 octobre 1993, avec l'appui des Nations Unies, une centaine de marines américains de la Task Force Ranger est envoyée en mission à Mogadiscio, en Somalie, pour assurer le maintien de la paix et capturer les deux principaux lieutenants et quelques autres associés de Mohamed Farrah Aidid, un chef de guerre local. Cette opération de routine vire rapidement au cauchemar lorsque les militaires sont pris pour cibles par les factions armées rebelles et la population, résolument hostiles à toute présence étrangère sur leur territoire.

You May Also Like

10 commentaires

  1. Très bof bof. Trop long, trop dégeulasse (on a l'impression de se retrouver durant la seconde guerre mondiale et faut pas déconner non plus), trop de personnages au point de ne s'attacher à aucun... Un film à faire c'est sûr mais il aurait fallu le faire en mieux. Aussitôt vu aussitôt oublié.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je comprends et je respecte ton avis, on a absolument pas la meme perception sur ce film

      Supprimer
  2. Un fiasco militaire qui débouche sur un film respectable, visuellement superbe, & accompagné d'une bande son dont on ne se lasse pas.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je rejoins ton avis, un film que j'apprécie pour la teneur de son histoire et du traitement qu'il y est apporté.

      Supprimer
  3. Après Scott ne sonne pas le clairon américain et montre bien tout le foirage des autorités militaires sur place. Mais après les défauts du film me sautent aux yeux.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais les défauts qui te sautent aux yeux a toi, moi j'y vois des qualités ...

      Supprimer
    2. Franchement pour les personnages je ne vois pas où c'est positif. Il y en a beaucoup trop et finalement aucun n'a une réelle personnalité qui se développe. En dehors peut être d'Hartnett et Bana, ça sautent pas haut. Type Soldat Ryan cela aurait été mieux je pense.

      Supprimer
  4. Pour moi Ridley Scott raconte un fait précis !!!

    Donc pas besoin de romancer ...

    Et au final moi, je dis bien moi j'ai de l'empathie pour "tout" les soldats, qui font preuve de solidarité et ceci peut importe leurs grades, leurs origines ...

    Je trouve donc que le développement des personnages est suffisant ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pas sûr que la plupart des soldats présents soient bel et bien réels, en dehors peut être du pilote d'hélicoptère. Un peu comme pour Zero Dark Thirty.

      Supprimer
    2. Oui ce n'est pas faux, ceci dit je veux parler en terme collectif, ils représentent chacun une idée, un poste mais au final ils ne pensent qu'au copain qu'il y a coté d'eux ...

      Supprimer

Rechercher dans ce blog