Critique :

Ce film-documentaire porte bien son nom !!! Kinshasa Symphony !!! Où les notes seraient les musiciens, la partition serait le pays et la mélodie serait cet orchestre qui se bat malgré les aléas, à l'unisson. Ces divers témoignages sont des preuves vivantes de la capacité d'adaptation des hommes dans un pays qui ne fut pas de plus stable. Kinshasa fut pendant près de 80 ans appelée Léopoldville en l'honneur de Léopold II de Belgique, qui colonisa ce pays. Léopoldville ne fut reconnu comme ville qu'en 1941 et devient ainsi capitale de la colonie. Petit a petit la ville s'agrandit, la croissance ne cesse d'augmenter, tandis qu'en 1966 la ville obtint son nom d'aujourd'hui Kinshasa. Mais le pays n'était pas voue a rester prospère longtemps, en 1965 Mobutu fit un coup d’État et pris le pouvoir par les armes, dans un premier temps tout se passa a peu près bien, mais le pouvoir appelant le pouvoir, Mobutu se transforme peu à peu en dictateur, plongeant son pays le Congo dans une période trouble. Ce qui ne changea pas énormément après le départ de Mobutu. Mais malgré tout cela, ce contexte assez dur, cette instabilité chronique, les musiciens du premier Orchestre symphonique Kimbamguiste ne dévièrent de leur ligne de vie, mués et poussés par cette envie inaliénable de jouer de la musique, ils se débrouilleront pour toujours répéter. Les deux réalisateurs Martin Baer et Claus Wischmann, vont ainsi se concentrer sur les répétitions de cet orchestre avant leur tout premier concert à la télévision, les situations et points de vue alternent, passant d'un électricien sur un poteau au chef d'orchestre, à un ancien pilote reconvertit où encore à une jeune femme qui vends des omelettes pour s'en sortir, mais vous ne les verrez pas pleurer, ni se plaindre, car ils aiment ce qu'ils font !!! Et cette force, ils la trouvent dans le collectif de l'orchestre mais surtout dans la musique, où l'on sent leurs courages, leurs déterminations, leurs envies de vivre et chaque moment de répétition est comme un arrêt du temps, une pause dans la poussière et le fatras de cette mégalopole où seul compte la beauté de l'instant. Ils auront eu du mal, les répétitions ne sonnaient pas toujours juste, les instruments ont pu manqué, la lumière s'éteindre, mais peu importe, les instruments se fabriquent et la lumière se répare, alors vous ne connaissez peut être pas Albert Matubanza, Joséphine Nsima, Joseph Masunda Lutete où encore Armand Diangienda mais eux connaissent Beethowen, Carmina Burana, Handel, Verdi et nous le font partager avec toute la joie qu'ils ont au fond d'eux ….